Avoir bonne conscience

– par François Litschgi –

Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir ce que veut dire « avoir une bonne conscience » ?

Je vous donne une définition parmi d’autres : « État de celui qui considère n’avoir rien à se reprocher. »

Mais pour savoir si on doit avoir quelque chose à se reprocher, il faut bien se référer à des règles, ou plutôt à ce qu’on appelle une morale. Par ailleurs, nous savons bien que chacun peut avoir une morale différente, en fonction de son éducation, de sa culture, de son vécu.

On parlera donc de conscience morale. On peut en distinguer trois types :

La conscience morale individuelle ou personnelle

La conscience morale collective

La conscience morale supérieure ou spirituelle

La conscience morale individuelle

Elle nous fait ressentir si ce que nous faisons est « bien » ou « mal » uniquement par rapport à un cercle restreint, d’abord nous-mêmes, mais également notre famille proche. Elle est différente selon les personnes et peut changer en fonction du milieu familial, social, de la nation, de la religion, de la culture, de l’époque… On parlera ici, d’individualisme et, poussé à l’extrême, d’égocentrisme.

Quand on agit en dehors des valeurs familiales ou quand on pose des actes contraires à ces valeurs, on se sent parfois coupable parce qu’on a l’impression d’avoir mal agi. En fait, on se sent (consciemment ou inconsciemment) déloyal envers son système familial.

Pour chaque être humain, est « bien » ce qui lui permet de sentir qu’il appartient à sa famille et au-delà, aux systèmes dont il fait partie. Est « mal » ce qui le fait se sentir, consciemment ou non, coupable ou déloyal envers sa famille ou envers les systèmes auxquels il appartient.

Et donc, si nous faisons du mal à autrui pour défendre notre intérêt (ou notre vie) ou celui de nos proches, nous pourrons très bien avoir bonne conscience, tout en faisant des actes que d’autres jugeraient contraires à leur propre morale.

La conscience morale collective
Au-delà de notre famille proche, nous appartenons à différents systèmes bien plus grands : notre ville, notre région, notre pays, notre culture, peut-être notre religion.

Nous avons, en effet, une conscience collective et elle est comme une force qui pèse sur nous. Elle correspond à la conscience de tous ceux qui font partie des systèmes auquel nous appartenons. Cette conscience est régie par les mêmes principes que la conscience individuelle : comme au niveau individuel, nous voulons recevoir de l’attention, nous ne voulons pas être exclus, nous voulons aussi avoir notre juste place.

Si on essaie de comprendre le mouvement des consciences, on voit d’abord un amour étriqué chez les individus : c’est chacun pour soi, même si je le fais pour un autre, c’est pour recevoir moi-même.

Puis on voit un amour un peu plus grand, celui de la conscience collective où on s’occupe plus du bien de la communauté, parfois au détriment de l’individu lui-même.

« La conscience collective est la conscience archaïque des anciennes hordes humaines. »

Mais la conscience collective n’a pas d’amour pour ceux qui n’appartiennent pas à son système. Elle s’oppose à la conscience d’autres systèmes, d’autres pays, d’autres cultures.

C’est valable pour les systèmes nationaux, professionnels, etc., et dans les systèmes religieux, c’est bien plus dramatique encore.

La conscience collective est la cause la plus fondamentale des conflits entre groupements professionnels, nationaux, ethniques, religieux…, et ces conflits peuvent aller jusqu’à la guerre, tout comme la conscience individuelle et l’amour de soi sont la cause fondamentale des conflits entre individus. Cet amour de soi s’appelle aussi l’égocentrisme. L’amour, dans un système, c’est l’égocentrisme du système face aux autres systèmes.

On voit bien que toutes les lois d’un pays sont là pour garantir le bien de l’ensemble de ses membres, et pour cela, elles vont parfois à l’encontre de la conscience morale individuelle.

Un pays demandera parfois à ses habitants de tuer pour le défendre alors que pour la morale individuelle de certains d’entre eux, ce sera vécu comme un acte criminel qui les hantera toute leur vie.

Si notre conscience morale individuelle s’oppose à notre conscience morale collective, il en résultera forcément un mal-être, car aucun des choix correspondant à l’une ou l’autre morale ne sera satisfaisant.

La différence entre ces deux types de conscience n’est généralement pas vraiment consciente.

• la conscience personnelle, à travers laquelle chacun essaie de vivre,

• la conscience collective et systémique de tous les systèmes auxquels nous appartenons, qu’ils soient familiaux, professionnels, sociaux, etc.

Ces deux consciences appliquent les mêmes principes d’appartenance et de lien, de croissance et de place juste, d’interdépendance et d’équilibre entre donner et recevoir. Mais il n’est pas encore question d’amour…

 »L’amour est un mouvement supérieur aux principes systémiques. »

Même les plus matérialistes peuvent se dire qu’une dimension supérieure existe qui s’ajoute à toutes les autres : celle que nous appelons la dimension spirituelle, l’amour véritable ou spirituel.

Nous avons vu que l’amour individuel exclut les autres parce qu’il cherche le bien pour lui et que l’amour systémique exclut les autres systèmes parce qu’il cherche le bien du système.

La conscience morale supérieure ou spirituelle

Il suffit peut-être de regarder un petit enfant avec sa mère, simplement en les voyant tous les deux heureux d’être ensemble pour voir qu’il y a quelque chose de plus grand que de simples satisfactions égoïstes.

Vous voyez plus que ce besoin d’appartenance, plus que cette volonté d’exister pour soi et plus qu’un marchandage entre le donner et le recevoir. Vous voyez une autre énergie, un autre mouvement, ce mouvement, peut s’appeler le mouvement spirituel ou l’amour véritable.

Ce mouvement n’a rien à voir avec :

  • Le lien entre individus, en rapport avec l’appartenance,

  • L’amour de soi qui est un mouvement vers la croissance et la libération,

  • L’équilibre entre donner et recevoir, source des marchandages.

Quand on observe un enfant et sa mère, on découvre l’amour qui les englobe et les unit.

« La conscience morale supérieure ou spirituelle peut s’appeler amour, mais aussi inclusion. »

La conscience spirituelle, ou l’amour spirituel, englobe tous les individus et tous les systèmes. Le mouvement de cet amour ou de ce principe spirituel est toujours d’inclure tout être et toute chose, de toujours tout réconcilier, même ce qui n’est pas réconciliable aux autres niveaux.

L’idée du bien et du mal est différente non seulement selon les individus, mais aussi selon les systèmes religieux, politiques, hommes ou femmes… Toutes ces idées s’opposent et créent des conflits.

La conscience spirituelle est comme le soleil, elle éclaire le bien et le mal. Elle est comme la pluie qui tombe sur les bons et sur les méchants, les justes et les injustes.
La dimension supérieure inclut le juste et l’injuste et peut transformer le bien et le mal en les hissant au-dessus de cette dualité.

Lorsque nous n’arrivons pas à résoudre les problèmes par la médecine, les psychothérapies, le coaching, les constellations familiales et ancestrales, il nous est possible de nous adresser à cette force supérieure, cette force spirituelle, que chacun nommera selon ses croyances.

Nous pouvons lui demander d’intervenir au niveau des problèmes que nous n’arrivons pas à résoudre avec les moyens habituels.

Parfois, dans les constellations familiales, ces forces se manifestent, nous les appelons le souffle de l’Esprit, qui se situe bien au-delà des principes systémiques ou de toutes les autres techniques transgénérationnelles et systémiques.

(Texte tiré de l’enseignement d’Idris Lahore.)

François Litschgi

Maître Reiki et Karuna

Constellateur selon Idris Lahore