Le « juste positionnement » dans notre pratique du Reiki

– par Isabelle Laroche –

 

Maître enseignante et Praticienne de Reiki installée depuis plus de 8 ans, j’ai abordé un nouvel angle de vue dans ma pratique depuis que j’ai entamé un cursus de formation long, à l’Ecole Parisienne de la Gestalt, en vue d’être psychothérapeute gestaltiste.

J’ai régulièrement constaté que nous pouvions avoir du mal à trouver un positionnement juste dans notre pratique, que ce soit le positionnement physique par rapport à la personne bénéficiaire, le positionnement affectif ou le positionnement mental. Ce positionnement global est vraiment important à mon sens, quand on souhaite être un canal le plus épuré possible dans nos soins.

Vous trouverez ci-après mes ressentis et mes analyses, concernant la difficulté de trouver le « juste » positionnement, avec chacun, dans la relation praticien / bénéficiaire :

  • La distance physique « juste » pour Soi, en relation avec l’Autre :

En début de soin, je peux être attentif (ve) à mes ressentis corporels : si je me sens parasité(e) ou envahi(e) par les énergies de l’Autre, ou si je suis dans la peur d’être « pollué(e) », je peux placer mes mains à distance, au dessus et sentir si mon ressenti est moins dérangé par la proximité énergétique de la personne. Je prends le temps de tester et sentir ce qui me convient le mieux.

Pour optimiser ma Confiance en le fait que mes énergies ne seront pas affectées par la présence énergétique de la personne :

Je peux prendre soin, en cours de séance, d’ouvrir un vide-ordures sous mes pieds et de renvoyer à la terre les lourdeurs brassées, en temps réel.
Pour me sentir pleinement protégé, je peux aussi me placer en Mode Protection, sous la protection des êtres de Lumière de mon choix.

Par ailleurs, je peux veiller à ce que l’énergie mobilisée en moi pour procéder à ce soin, provienne d’un espace ouvert à l’intérieur de mon chakra du Cœur et non de mon Plexus solaire.
C’est à partir de mon chakra du Cœur que je me positionne et non à partir de mon chakra de la volonté. Ce point est essentiel, à mon sens, car dans le 2e cas, je peux m’y épuiser en transmettant de ma propre énergie.
Je peux prendre un temps de centrage avant chaque soin, afin d’ouvrir cet espace dans ma poitrine à partir duquel mon soin sera dispensé.

  • La distance affective :

Je peux être attentif(ve) à la façon dont mon interlocuteur, bénéficiaire de mes soins se positionne par rapport à Moi.

Si je remarque une attitude envahissante, qui amène la personne à s’en remettre complètement à moi pour la sauver de tous ses problèmes ou si je sens qu’elle considère mes soins comme un dû, sans Conscience, et qu’elle ne prend pas soin de mon espace vital, alors, cela traduit un défaut de « distance affective ».
Dans ce cas-là, il convient de repositionner les choses, en exprimant ce qui ne me convient pas, avec bienveillance, mais clairement.

Parallèlement à cela, j’observe la façon dont je me positionne par rapport à elle : si je veux la sauver à tout prix, quitte à la tenir à bout de bras, je la mets en position de victime et donc de personne incapable de prendre ses responsabilités. Elle ne pourra être sauvée ni par moi, ni par quiconque : elle est la seule personne qualifiée pour cela, avec ou sans moi.

En évitant de la considérer en victime, j’évite de me placer en position de sauveur et j’observe une place plus juste à son égard. 

En général, si l’autre est trop en demande par rapport à moi, cela peut traduire que de mon côté aussi, il peut y avoir du « trop ».

  • La distance mentale :

Le positionnement du praticien par rapport à lui-même

Je garde bien en tête que je ne suis pas l’Energie, quand je pratique le Reiki.
Si je suis investi(e) pleinement dans mon soin, alors l’alchimie du Reiki se met en place et je pourrais presque fusionner avec l’énergie : je me mets au service de la personne en laissant l’énergie couler fluidement.
Mon positionnement est intermédiaire : Je ne suis rien de plus qu’un canal, un sacré canal (en contact avec la force de l’énergie), et un canal sacré (importance de la Conscience apportée dans mon soin).

Si je me place en position de sauver l’autre à tout prix, je me place en posture de TOUTE PUISSANCE, je me confonds avec la Source et pourrais me prendre pour ce que je ne suis pas !
Dans ce cas, je peux être dans la peur de l’échec, en cas d’effets décevants suite au soin et ce n’est pas juste.

Je peux également être dans la peur de l’échec, si je prends l’entière Responsabilité des effets de l’énergie, alors que l’implication de la personne bénéficiaire conditionne grandement les effets du soin, on le sait. Je dois lâcher le Contrôle et accueillir ce que la personne est prête à vivre, sans pression par rapport aux résultats : il n’y a ni SUCCES, ni ECHEC en Reiki, seulement des effets.
Dans une relation praticien / bénéficiaire équilibrée, il y a deux humains en devenir, en contact avec l’énergie.

Le praticien est Responsable de son intention par rapport au soin et la personne bénéficiaire, Responsable des moyens mis en œuvre pour le soin
, mais pas du résultat, qui est fonction de ce que la personne est prête à vivre ou pas (si les 2 premiers points – intention et moyens – sont optimisés).

Le Positionnement du praticien par rapport à la personne bénéficiaire

Je suis prêt(e) à accueillir et à laisser l’énergie FAIRE AU MIEUX ; je n’ai surtout pas à prendre le pouvoir sur la personne, ni sur sa situation en lui dictant ce qu’elle doit faire dans sa vie, par exemple.

Je respecte son jardin secret, même si j’ai accès à des informations extra-sensorielles, je ne cherche pas à en recevoir à tout prix et je reste dans la discrétion par rapport à elle, à l’écoute de ce qui est juste pour elle.
Je ne laisse pas la personne me mettre sur un piédestal en cas de résultats probants – le Reiki est à la portée de tous ceux qui veulent développer cette pratique -, ni me dévaloriser en cas de résultats décevants – chacun réagit à sa façon et c’est la personne bénéficiaire qui transforme l’énergie ou pas…-

Dans cette optique, je peux préciser à l’avance que les résultats ne sont pas garantis ; que la première séance peut être considérée comme un test, pour que la personne ressente si le Reiki peut correspondre à son besoin du moment ou pas et envisager une suite ou pas.

Avant de démarrer un soin, pour vérifier ma posture mentale, je peux me demander :

  • Quelle est mon intention, juste avant le soin ? Suis-je centré(e) sur la personne, pour l’aider au mieux, ou sur l’image que je vais donner de moi, en prouvant ce dont je suis capable ?
  • Est-ce que je me sens à la hauteur pour le vivre sans pression (vérifier que j’ai les bases pour prodiguer ce soin et que ma Confiance en l’énergie est suffisante) ? Sinon, je peux continuer à expérimenter sur moi ou sur des personnes proches, dont je suis sûr(e) qu’elles ne me jugeront pas, avant de donner ce soin.

A cette occasion, je peux aussi visiter ma relation à ma propre Reconnaissance de Moi : si je suis en capacité de me reconnaître moi-même, alors, je suis moins dans l’attente de la Reconnaissance de l’Autre, en particulier à travers mes soins.

Je peux aussi vérifier où je me situe par rapport à ma relation à l’Imperfection : je suis humain(e) et par définition imparfait(e).
Comment suis-je prêt(e) à m’accueillir avec mes limites ? 
Si je suis dans l’intention de faire au mieux, en Conscience, je vis mes soins avec la Responsabilité suffisante des moyens que je mets en œuvre, mais sans la Culpabilité intempestive de n’être jamais à la hauteur ou de ne jamais être suffisamment… puisque de toute façon, c’est l’énergie qui agit au mieux pour la personne, en fonction de ce qu’elle est prête à recevoir.

Je voudrais finir en insistant sur l’importance de ce positionnement pour nous tous en tant que praticiens, que nous soyons amateurs ou professionnels, mais aussi dans nos enseignements, en tant que Maîtres Enseignants. Car plus nous serons en conscience de l’importance de la justesse de notre positionnement, moins nous serons dans des dérives de « prise de pouvoir » sans même en avoir conscience ; et plus le Reiki pourra être considéré comme une discipline complémentaire sérieuse et reconnue. N’est-ce pas là notre plus grand désir ?

Article conçu dans le cadre des ateliers de l’Association Reiki West, avec la complicité d’Angeline COITEIRO.

Isabelle Laroche
Praticienne Enseignante de Reiki
06-23-82-22-82
ilaroche@reiki-west.com 
www.reiki-west.com