La cohérence cardiaque et « la crise de calme » pour lutter contre le stress au quotidien

par Emeline Vayr

Qu’est-ce que le stress ?

Le stress est pour beaucoup un sentiment de malaise, et nous utilisons ce terme pour désigner cet état de mal-être.

Il a été défini, au début du XXe siècle, par le Dr Hans Selye comme « une réaction non spécifique de l’organisme à n’importe quelle demande ». Le stress regroupe l’ensemble des moyens physiologiques et psychologiques mis en œuvre par une personne pour s’adapter à un événement donné.

Même si sa définition est assez récente, le stress est indissociable de la vie. Il correspond à un mécanisme de défense de notre organisme pour lutter contre les agressions et pour affronter de nouvelles situations. Ce mécanisme de défense a permis à nos ancêtres, hommes préhistoriques pour lesquels le danger était surtout une menace vitale, de s’adapter à leur environnement et donc de survivre.

Les temps ont changé, et même si nous sommes rarement en danger ou confrontés à une menace vitale, notre organisme n’a pas modifié sa manière de réagir. Il sécrète toujours les mêmes hormones, qui ont les mêmes répercussions sur notre corps et notre cerveau.

Que nous soyons face à un animal féroce, ou en retard dans un embouteillage, nous réagissons de façon identique.

Le stress, qui était un allié de l’Homo sapiens, est devenu l’ennemi de l’homme moderne.

Le cerveau humain : trois en un

Notre cerveau est composé de trois parties formant un organe unique. Il « s’est développé de manière séquentielle : premièrement le cerveau reptilien, puis le limbique et le néocortex. » (Maclean P., neurobiologiste, 1970).

Bien que nos trois cerveaux communiquent constamment entre eux, ils agissent comme des organes séparés, avec des fonctions différentes.

Le cerveau reptilien est le centre de nos comportements primaires. C’est un cerveau binaire. Une même situation, un même stimulus, entraîneront toujours la même réponse. Cette dernière est immédiate, comme un réflexe, et prendra le dessus sur le cerveau limbique et le néocortex.

Le cerveau limbique est le centre des émotions et de la mémoire à long terme. Il décide émotionnellement. C’est aussi le lieu des mécanismes de motivation, plaisir et déplaisir, réussite et échec.

Le néocortex est le centre du raisonnement, de la compréhension, de la logique, de la conscience. Il gère les données rationnelles.

Nos « trois cerveaux » perçoivent l’information externe en même temps : soit ils coopèrent et nous ressentons un sentiment d’harmonie et la sensation d’être à notre juste place, soit ils s’opposent, et par-là même, la pensée, les émotions et le comportement s’opposent. Lorsque nos cerveaux ne sont pas « en phase », nous sommes en dysharmonie, nos réactions semblent souvent irréfléchies, nous nous sentons en conflit, malheureux.

Le cœur, un organe fabuleux

Le cœur agit sur le cerveau par quatre voies : par la transmission d’impulsions nerveuses, par des hormones et des neurotransmetteurs, au moyen d’ondes de pression et par son champ magnétique.

En effet, le cœur a une communication énergétique avec le cerveau grâce à son champ magnétique, qui est le plus puissant de tous les organes du corps. Il est 5 000 fois plus puissant que celui du cerveau et varie en fonction de notre état émotif. Il s’étend de 2 à 4 mètres autour du corps physique, donc toutes les personnes qui nous entourent perçoivent l’information énergétique contenue dans notre cœur.

On l’oublie souvent, mais le cœur a aussi 40 000 neurones et bénéficie d’un va-et-vient de neurotransmetteurs. Il est le seul organe capable d’envoyer des informations de manière autonome au cerveau en se basant sur les stimulations organiques qu’il reçoit.

Dans la médecine traditionnelle chinoise, on voit dans le cœur le centre du « shen », autrement dit de l’esprit, du psychisme, des émotions, et de la conscience.

En japonais, on dit le « shin », qui correspond à l’esprit en nous, qui nous rend unique et qui peut se relier au Ciel et à la Terre. À noter aussi qu’en japonais, les termes Esprit? et Cœur?sont homonymes, ils peuvent tous les deux se prononcer shin.

 

La cohérence cardiaque pour lutter contre l’état de stress

La cohérence cardiaque a été développée aux États-Unis par Stephen Elliot dans les années 1990, et en France par David Servan-Schreiber.

Elle désigne un état physiologique particulier dans lequel les systèmes nerveux, cardio-vasculaire, hormonal et immunitaire agissent de manière harmonieuse et efficiente. Elle permet au cœur d’entrer en résonance avec la respiration et de créer un état quasi immédiat d’apaisement et de calme. La pression artérielle et la fréquence cardiaque diminuent doucement. La sérénité s’installe, le cerveau se met en mode de veille attentive et calme.

Nous devons apprendre à reconnaître que l’origine de nos réactions émotionnelles est interne à nous et n’est pas liée à ce qui nous arrive de l’extérieur. En effet, si nous faisons le parallèle avec le fonctionnement de nos « trois cerveaux », c’est parce que ces derniers ne traitent pas l’information reçue de manière harmonieuse, et que nous ressentons cet état de mal-être.

La crise de calme est un des exercices proposés par la cohérence cardiaque. Rien que pour son nom, j’adore cet exercice ! Il est en plus très facile à maîtriser et peut être pratiqué en toutes circonstances.

La crise de calme se compose de quatre aspects : la manœuvre vagale, la focalisation sur la respiration, la perception de la respiration, et l’évocation affective. Chacun de ces aspects peut être effectué séparément.

La manœuvre vagale :

  • Expirez l’air de vos poumons, tout en douceur, comme un ballon qui se dégonfle,

  • Inspirez un tout petit peu d’air, sans effort,

  • Gardez un petit moment cet air dans les poumons afin de favoriser les échanges gazeux,

  • Laissez l’air s’échapper, sans forcer.

La focalisation sur la respiration :

  • Centrez votre attention sur le chakra du cœur.

La perception de la respiration :

  • Prenez conscience de votre respiration durant l’inspiration et l’expiration en respirant lentement et doucement. Cherchez un rythme respiratoire confortable, sans forcer le mouvement.

L’évocation affective :

  • Tout en maintenant la respiration agréable, vous évoquez un sentiment agréable. Ce peut être en pensant à une personne, à une situation, à un lieu…

Dans le calme, percevez tout ce qui se passe autour de vous (le bruit, les odeurs, les sensations, la température…), et tout ce qui se passe en vous.

En acceptant toutes les perceptions internes et externes, vous êtes de plus en plus calme et apaisé.

Il est important de s’entraîner à effectuer ces exercices l’un après l’autre ou séparément, jusqu’à obtenir une sensation de calme très rapidement, voire instantanément.

Il est préférable de répéter des exercices brefs dans des circonstances habituelles de la vie quotidienne, plutôt que de faire des séances longues.

Chacun des exercices effectués séparément améliore la cohérence cardiaque, l’ensemble des exercices l’améliore encore plus.

Les effets de la cohérence cardiaque

Les effets se font ressentir pendant la séance ou quelques minutes après le début de la séance, et ils persistent pendant plusieurs heures.

En revanche, il n’y a pas d’effet à long terme. La seule façon d’obtenir un effet sur le long terme est de pratiquer plusieurs fois par jour pour cumuler les effets obtenus.

C’est donc avec une pratique régulière quotidienne que les effets se potentialisent avec le temps.

Emeline Vayr

Maître Reiki et praticienne en cohérence cardiaque