Le Reiki au Centre St Charles à Bend (Oregon – USA)

par Rosemary Johnson et Robin Fuerst

L’environnement et l’historique
Cet hôpital de 225 lits offre de nombreux services dont un centre d’oncologie.
La direction a depuis toujours une vision holistique de la guérison incluant l’environnement, la nature, la beauté, l’art et les relations humaines. Elle a une conception des soins prenant en compte la personne toute entière : corps, esprit et pensées, qui fait une différence entre soigner (healing) et guérir (curing) tout en proposant des pratiques qui améliorent ces 2 aspects. 
Rosemary Johnson, infirmière, est chargée de développer des programmes permettant au personnel soignant d’être plus présent lors des soins, mais aussi améliorant la lutte contre la douleur et l’anxiété en incluant des traitements non pharmaceutiques.
Des recherches ont montré qu’une mauvaise prise en compte de la douleur et de l’anxiété avait un impact négatif fort sur le bien-être et la santé des malades. Tout le personnel reçut une formation sur la respiration consciente, le relâchement musculaire et la visualisation guidée. Dans chaque service quelques infirmières reçurent une formation au toucher thérapeutique et une personne spécialisée reçut des formations supplémentaires. L’hôpital diffuse sur sa radio quinze minutes de relaxation guidée toutes les heures.
Le Reiki dans cet hôpital
Le Reiki s’est très bien adapté à cet environnement. Rosemary compléta sa formation Reiki jusqu’au niveau maîtrise en 2005, ouvrit un cabinet privé avec 3 autres maîtres et quand elle travailla dans le service d’oncologie c’est tout naturellement qu’elle proposa le Reiki et qu’il fut accepté.
Les débuts furent assez lents : Rosemary et ses collègues du centre privé commencèrent par offrir en tout deux séances d’une heure 4 fois par semaine. Le bouche à oreille fonctionna merveilleusement parmi les patients et au bout de 6 semaines leur emploi du temps était plein avec une liste d’attente.
L’autotraitement
Dans les premiers stades qui suivent le diagnostic du cancer, les patients sont perturbés par les protocoles de traitements et les effets secondaires de la chimiothérapie. 
Problème : ces patients venant souvent de loin et l’équipe de volontaires n’ayant qu’un temps d’activités réduit, le bénéfice du Reiki semblait limité. Les volontaires Reiki avec Rosemary ont décidé de former gratuitement les patients à l’autotraitement afin qu’ils puissent se donner du Reiki chez eux entre les chimiothérapies.
Cette formation simplifiée a lieu lors d’un rendez-vous individuel d’une heure où l’enseignant explique rapidement ce qu’est le Reiki, ses aspects bénéfiques, comment l’utiliser. Puis il fait faire une méditation au patient et lui donne une initiation au 1er degré. Puis ils passent tous les deux quinze minutes au moins à se faire un autotraitement. Quelque temps après un rendez-vous de quinze minutes est proposé pour faire le point.
Les patients ont énormément apprécié cette capacité gagnée à participer à leur propre traitement et bien-être.
S’ils exprimaient le souhait de partager le Reiki avec d’autres personnes, il leur était alors conseillé de recevoir une formation complète 1er degré, hors de l’hôpital, après avoir terminé leurs traitements ou repris assez de force. 
Développement actuel
Certains patients réguliers voulurent se rendre utiles et devenir volontaires Reiki. L’équipe mit sur pieds une formation pour eux : 16 personnes la suivirent et 10 devinrent volontaires réguliers.
Actuellement l’équipe peut disposer de 2 salles et donne 18 séances d’une heure par semaine. Elle travaille aussi à mettre sur pied des processus pour améliorer leur méthode et pour parvenir à en mesurer les effets de façon scientifique.
Eléments qui favorisent le développement du Reiki
– L’hôpital paie une infirmière 20 h par semaine pour coordonner ce programme, normaliser les traitements, former et guider de nouveaux volontaires et faire des comptes-rendus des activités. 
– Formation sérieuse des volontaires sur la politique de l’hôpital, les règles de confidentialité, de sécurité, d’éthique professionnelle. Ils sont visibles ayant un badge de l’hôpital. Leur ligne de conduite globale est de suivre le protocole prévu et rien d’autre. Cela a permis au Reiki d’être apprécié par le personnel médical.
– Les volontaires sont formés et suivis soit par la coordinatrice soit par un autre maître Reiki travaillant là depuis au moins 6 mois.
– Une rencontre mensuelle de 2 heures est organisée avec les volontaires pour discuter des traitements et de problèmes qui auraient pu arriver. 
– Un suivi psychologique et spirituel est organisé périodiquement pour aider les volontaires qui pourraient avoir des difficultés face à la douleur, des récidives ou des décès de patients (surtout pour ceux qui sont encore malades eux-mêmes).
Une séance de Reiki
– Les volontaires travaillent toujours par deux. On leur demande de présenter le Reiki comme apportant relaxation et confort mais pas de guérison. Ils ne doivent pas exprimer ce qu’ils ressentent lors d’une séance.
– Positions des mains : ils ont supprimé les positions sur poitrine, hanches et bas ventre. Par contre ils ont ajouté des positions sur les épaules et sur les mains suite à la plainte des patients de ne pas être assez touchés. Toutes les positions se font exclusivement le patient couché sur le dos.
– Une fiche est remplie à chaque séance avec nom, adresse, n° téléphone (pour le questionnaire annuel de satisfaction) et des cases à cocher pour : explication du Reiki, autorisation donnée, date et une échelle de notation de 1 à 10 sur douleur, anxiété et bien-être (remplie avant et après la séance) et un espace pour des commentaires éventuels.
Surprenante campagne publicitaire
Le centre anti-cancer a récemment fait une campagne de publicité pour le Reiki.
– Dans plusieurs journaux locaux ils ont acheté ½ page avec la publicité suivante qui montre bien l’importante évolution par rapport au Reiki :
  » Un traitement complet du cancer exige une approche équilibrée. Voilà pourquoi nous donnons du Reiki à nos patients cancéreux comme thérapie complémentaire. Cette technique japonaise a démontré améliorer la relaxation, donnant ainsi au corps l’énergie nécessaire à supporter les traitements du cancer. Nous faisons cela parce que nous savons que les soins peuvent prendre beaucoup de formes et que parfois le toucher le plus subtil peut être la meilleure des médecines. »
– Un grand panneau publicitaire a été posé à l’entrée de la ville avec une énorme photo montrant Rosemary faisant un soin Reiki à un patient avec ce texte :  » traitement par les mains pour un soin de cancer complet » Centre de cancer St Charles.
Suite à cette campagne ils ont eu de nombreuses demandes pour devenir volontaires. Ceux qui ne sont pas initiés Reiki sont invités à contacter un des centres de formation de la région. D’ailleurs certains enseignants (dont Robin Fuerst) accordent des réductions de tarif dans ce cas.
Enquête sur les résultats
Ils ont étudié les réponses des patients ayant reçu des soins entre le 7 Janvier et le 13 Septembre 2010. Cette étude préliminaire ne reprend que 79 patients ayant reçu 312 traitements :
 – la douleur a diminué de 22%
 – l’anxiété a diminué de 32%
 – le bien-être a augmenté de 21 %.
Cette étude montre un impact suffisamment positif de l’utilisation du Reiki et ils comptent l’utiliser pour mettre sur pied une étude plus rigoureuse et plus contrôlée dans le futur.

Compte rendu de lecture d’un article paru dans la revue Reiki News Magazine Vol 10 Issue 1 Printemps 2011 fait par Jean-Marc Locoge

 

Cet article pourrait soulever des questions parmi les lecteurs. De ce fait, nous ouvrons ici un « courrier des lecteurs  » à ce sujet. Que pensez-vous du fait de donner une initiation aux malades hospitalisés ? Que pensez-vous de l’idée de prendre des malades comme praticiens dans l’hôpital ? Avez-vous d’autres commentaires et/ou suggestions ? Merci de rédiger votre courrier d’une façon claire et concise et de l’envoyer exclusivement par E-mail à : reikiforum.secretariat@gmail.com