J’ai reçu beaucoup d’amour !

J’ai reçu beaucoup d’amour !

– récit par Alphonse KAMGUEM –

C’était un jour du mois de mai de cette année 2015. Mon amie, initiée au Reiki premier et deuxième niveaux, rentrait à Paris après un court séjour en Normandie. Elle prit place dans le train sur le genre de siège qui fait face à d’autres passagers. Ce jour-là, elle devait vivre un événement lui permettant de faire appel à ses connaissances fraichement acquises, de prendre conscience des « pouvoirs » qu’elle détenait désormais. Je dois dire que l’histoire qu’elle a vécue m’a amené à réfléchir sur l’efficacité du Reiki et sur certains préceptes d’ordre éthique qui nous sont enseignés.

Dans le train, à côté de mon amie, était assis un vieux monsieur. Au cours du voyage, à un moment, le vieux monsieur a commencé à tousser. Loin de se calmer, la toux redoublait de force tel un orage impétueux. L’homme était littéralement saisi de quintes de toux, de telle sorte qu’il tremblait de tout son corps. Certains des passagers qui étaient à côté se levèrent comme pour aller aux toilettes ou pour faire un tour, et ne revinrent plus.

Que faire, se demandait notre amie pratiquante de Reiki niveau 2 ? Fuir comme les autres ? Cela ne correspondait pas à la conception qu’elle a des relations humaines version africaine. Oui mon amie est africaine, et chez elle on n’abandonne pas une personne parce qu’elle est malade, fut-elle jeune ou vieille. Ne pouvant se dérober, elle décida de faire appel au Reiki pour venir en aide au malade.

Mentalement, elle fit le kenyoku et les symboles reçus, puis posa ses mains sur ses cuisses et se mit à envoyer du Reiki au vieux monsieur. Au bout d’un moment, elle s’aperçut que le monsieur la dévisageait en silence et murmurait quelque chose qu’elle pensa être une prière. Quelques minutes plus tard, les quintes de toux commencèrent à s’espacer, puis à s’adoucir sans disparaître complètement. Mais visiblement le monsieur allait de mieux en mieux.

A un moment il se leva pour récupérer un document dans son sac placé sur l’étagère. C’est alors que mon amie s’aperçut que l’homme portait une grosse croix pendue au bout d’une chaîne un tantinet vieillotte. Elle se demanda si le malade était un prêtre. Le voyage se poursuivit jusqu’à Paris sans autre souci.

Au moment de récupérer ses bagages à l’arrivée, mon amie et le vieux monsieur se retrouvèrent face à face dans le couloir du wagon. Il la regarda avec un sourire et lança : « Merci pour la prière ». Interloquée, elle lui demanda : « Comment avez-vous su ? ». Je suis prêtre, lui répondit le monsieur. J’ai vu de la lumière autour de vos mains et j’ai reçu beaucoup d’amour. Il s’en suivit une conversation entre les deux voyageurs au cours de laquelle le prêtre donna des conseils à la pratiquante de Reiki quant à la façon de disposer ses mains pour prier avec plus d’efficacité. Il indiqua son adresse à la dame en lui disant qu’elle pouvait passer le voir quand elle le souhaitait. Celle-ci s’abstint de lui dire qu’en fait de prière il s’agissait plutôt de Reiki.

Si mon amie avait voulu une preuve supplémentaire sur le pouvoir du Reiki, elle venait de lui être administrée par un non pratiquant. Inutile de dire qu’elle était au comble du bonheur. Et moi donc ? Bien sûr que j’ai partagé sa joie, son enthousiasme et son bonheur. Mais cette histoire a suscité en moi une interrogation sur un principe éthique du Reiki qui s’énonce à peu près ainsi : l’on ne doit pas donner du Reiki à un adulte en pleine possession de ses facultés mentales et intellectuelles sans au préalable avoir obtenu son accord.

« Dans l’urgence », par enthousiasme ou par ignorance (?), mon amie a fait fi de ce principe éthique du Reiki. Mais à mon avis, le résultat lui donne pourtant raison. Le destinataire a reçu beaucoup d’amour ! A partir de ce témoignage, l’on peut légitimement s’interroger sur le principe énoncé supra. Est-il absolu et universel ? Quel en est le fondement ? Le respect de la liberté d’autrui ou d’autres considérations (lesquelles ?) ?

Si notre amie avait eu une adhésion dogmatique à ce principe, elle aurait raté une occasion d’aider. En même temps, peut-on prendre le parti de donner du Reiki à hue et à dia sans tenir compte de ce que souhaitent les personnes concernées ? De mon point de vue cette interrogation revêt également une dimension philosophique. Sans négliger l’aspect éthique, chacun doit essayer d’y apporter sa réponse en tenant compte des situations et en faisant preuve de bon sens. Il s’agit à n’en point douter d’un sujet sur lequel l’on ne saurait édicter une position absolue et définitive.

Alphonse KAMGUEM

Maître Reiki

Douala – Cameroun

alphonse.kamguem@yahoo.fr