Mon Reiki

Un dialogue…

Mon Reiki

– par Nita Mocanu –

Cher Nita,
Il est temps pour moi de te présenter des excuses. Et oui, cela fait un moment que cela me travaille, mais entre les événements de la Vie, le travail, la famille, à chaque fois, une nouvelle excuse pour repousser à demain.
Demain est donc aujourd’hui.
Par ces lignes, je tiens ici à te présenter mes plus sincères excuses.
J’ai découvert, avec les années, que dans le monde Reiki, il y a aussi des manipulateurs et de vrais gourous. Je suis tombée dans les griffes de l’un d’eux et j’avais des œillères.
Le temps de faire mes expériences, de grandir et d’accepter de refaire un chemin complet, soit mon 4ème, mais celui-ci avec ta lignée, j’ai compris que même si je ne suis en accord avec toi, tu auras eu l’honnêteté de dire clairement les choses, les ajouts, le fait que c’est ton Reiki, etc.
Merci donc à toi de m’avoir permis de grandir et d’accepter nos différences. Mon école n’est pas la tienne, mais notre but est bien le même.
Pour l’an nouveau, je te souhaite, ainsi qu’aux tiens, le meilleur.

MCG

Merci pour ton message.
Je suis très content de lire des messages de ce genre – ce n’est pas le premier et, probablement, pas le dernier.
Je suis content pour moi parce que, comme tout le monde, je n’aime pas être critiqué injustement et violemment.
Et je suis surtout content pour toi, pour le chemin que tu as fait, qui t’a permis non seulement de penser différemment mais de le reconnaître et le dire également. Félicitations !
Oui, je suis conscient qu’il y a aussi dans le monde du Reiki des gens qu’on peut classer comme des manipulateurs ou des « gourous » dans le sens négatif du mot. Il est probable qu’ils n’en ont pas conscience, mais ils ne sont pas moins dangereux pour autant. C’est pourquoi une des idées les plus importantes transmises lors des stages de Reiki doit être « Pense par toi-même, tu as le libre arbitre, tu as le discernement, etc. »
Ensuite, par rapport aux différences entre les écoles, ce serait anormal qu’il n’y en ait pas. Nous sommes des êtres humains, pas des ordinateurs et tout ce que nous disons dans les stages passe par notre propre filtre, évidemment.
Certains ont des filtres plutôt poussiéreux et d’autres un peu moins. Mais dans tous les cas, il y a un filtre que nous nous devons de dépasser, tôt ou tard.
C’est pourquoi il me semble très important de comprendre le travail d’un Maître Reiki.
Ce travail consiste en trois volets différents et complémentaires.

Les initiations
Le premier est représenté par les initiations.
Quand nous passons la Maîtrise, nous recevons des initiations qui nous octroient la capacité de faire ces mêmes initiations à notre tour. Nous sommes censés respecter le protocole strictement.
Les modifications qui apparaissent dans le protocole d’initiation, si elles sont « validées » par le Reiki, ces « nouvelles » initiations vont se propager et s’imposer naturellement, sans aucun type de limite. Les modifications « non-inspirées » ou « non-validées » disparaissent rapidement et le Maître cherchera aussitôt un autre système qui lui convienne mieux.
Si on regarde l’activité d’un Maître Reiki au cours des années, le fait même qu’il ait eu beaucoup d’élèves en utilisant toujours le même protocole d’initiation démontre clairement que ses initiations sont validées par le Reiki ou par l’Univers si on veut l’appeler ainsi.
En ce qui me concerne, j’enseigne à plein temps depuis 24 ans et je n’ai pas modifié le protocole d’initiation depuis 20 ans. De plus, beaucoup de Maîtres que j’ai initiés – probablement même la majorité – utilisent toujours le même protocole qui est parfaitement valable, harmonieux et « efficace ».
Il ne faut pas oublier que les initiations, quelle que soit l’école de Reiki, sont de toute façon des variantes de ce que Usui Sensei a transmis. De mon point de vue, le seul protocole très probablement originel que nous connaissons est le Reiju qui est arrivé en Occident par le biais de Chris Marsh. Tous les autres Reiju sont des variantes – qui peuvent fonctionner mais qui ne sont pas originelles ni traditionnelles.

Les techniques et la forme
Le deuxième volet est représenté par les techniques et la forme.
Pendant des années, on enseignait ce qu’on avait reçu de la part de son propre Maître. On n’avait pas de connexions avec le Japon, il n’y avait pas grand-chose comme livres de Reiki, il n’y avait pas d’Internet. On enseignait plus ou moins le « Reiki traditionnel occidental ».
Ensuite, il y a eu un déclic et les TJR (techniques japonaises de Reiki) sont arrivées en septembre 1999. De France, il y a eu deux enseignants qui se sont déplacés pour les apprendre : l’un est allé à Vancouver et les a apprises avec Hiroshi Doi Sensei, et moi-même je suis allé à Chicago pour les apprendre avec F. A. Petter.
Le premier a choisi de ne les enseigner qu’à ses propres élèves ; c’était entièrement son droit, évidemment. J’ai choisi de les enseigner à toute personne ayant souhaité les apprendre, quelle que soit son école. Grâce à cela, entre 1999 et 2002 j’ai accueilli dans les stages de TJR des centaines de Maîtres et de praticiens de Reiki qui, à leur tour, ont diffusé ces techniques plus loin. En 2002, j’ai filmé le stage : 3 heures de présentation et d’explications de ces techniques qui avaient « révolutionné » notre façon de vivre le Reiki.
L’ancienne idée « Le Reiki a sa propre conscience et il va là où il doit y aller » a été remise en question ! Cette idée, est-elle toujours valable et si oui, de quelle façon ? Peu à peu, les réponses sont arrivées grâce au fait que nous avons commencé à observer réellement notre travail Reiki, à vraiment nous impliquer et que notre rôle d’exécutant passif a évolué.
Je raconte tout cela pour souligner le fait que ces techniques, que tout le monde considère comme authentiques « du Reiki traditionnel », se sont répandues en France, en Belgique, en Suisse, au Canada, en Amérique du Sud, dans les Iles françaises, etc. grâce à mes efforts. C’est plutôt drôle comme situation d’être le premier à avoir répandu le Reiki Japonais, d’une part, et de se voir dire que je pratique un « Reiki à moi », d’autre part !
Y a-t-il des éléments que j’enseigne qui ne viennent pas du Japon ? Oui, bien sûr, et je l’ai toujours dit : dès que j’ajoutais un nouvel élément, je l’expliquais en parlant également de son origine. Tout cela est marqué dans mes Manuels, et ceux qui ont participé à mes stages avant que les Manuels de Reiki soient publiés se rappellent très probablement les commentaires que je faisais dès 1994 : « Voici un élément qui ne vient pas du Japon. Cependant, après l’avoir appris, compris et expérimenté, je considère qu’il est parfaitement compatible avec le Reiki Usui et digne d’être intégré dans la pratique. Notre but principal est de nous aider à aller mieux et d’aider de notre mieux les personnes qui nous demandent du Reiki. »
Le but n’était pas (et n’est toujours pas) de préserver soi-disant intact un système qu’on ne connaissait pas suffisamment pour le prendre comme base immuable. Par exemple, à l’époque, on ne connaissait pas l’origine et on ne comprenait pas le fonctionnement des symboles, leur nature, la nature de l’énergie Reiki, etc. En pratiquant, peu à peu, les réponses ont commencé à arriver.
Grâce au mélange des techniques originelles avec des techniques énergétiques occidentales, le Reiki est devenu un outil de développement personnel, énergétique et spirituel très puissant, très intéressant, très attrayant dans tout le monde. Et la preuve en est que, même au Japon, le style le plus enseigné et le plus pratique n’est pas le soi-disant Reiki traditionnel (épuré de toute technique qui ne vienne pas du Japon et de Usui Sensei) mais ce style occidental, un mélange d’aspects japonais et occidentaux qui font du bien ! A part la GAKKAI (l’organisation fondée par Usui Sensei), aucun Maître Reiki Japonais n’enseigne un Reiki 100 % « pur Usui ».
Quant à la forme : les « fondamentalistes » du Reiki, qui prétendent sur Facebook tout savoir, affirment que le Reiki traditionnel s’enseigne en trois degrés. C’est vrai en ce qui concerne le style venant de Mme Takata. C’est un style respectable et valable, bien sûr. Mais il n’est ni « traditionnel » ni « pur » puisque Mikao Usui Sensei a terminé par enseigner en quatre degrés.
Quand un de ces spécialistes écrit sur Facebook que le Komyo Reiki, le Jikiden Reiki, Usui Reiki Ryoho, le Gendai Reiki, etc. sont des systèmes traditionnels… on comprend facilement que la crédibilité de ces gens n’est plutôt… pas crédible ! Ces systèmes sont japonais, puisqu’ils viennent du Japon ; mais ils ne sont pas traditionnels puisque – sur une base moyenne de Reiki Usui – ils ont modifié plein de choses, notamment le protocole d’initiation. Il s’agit bien de systèmes parfaitement valables et les fondateurs (que je connais personnellement) sont des gens particulièrement respectables, mais aucun d’entre eux ne prétend enseigner le Reiki traditionnel pur.
En Occident, le modèle en 4 degrés s’est imposé tout naturellement au début des années 1990, avant même qu’il y ait le moindre contact avec le Japon et que nous sachions que Usui Sensei a fini par enseigner en quatre degrés. Encore une question d’inconscient collectif, certainement.

L’enseignement
Le troisième volet c’est l’enseignement.
Voici l’aspect le plus complexe du Reiki puisque « enseignement » ne signifie pas « transmettre les techniques et les positions des mains » mais aller plus loin dans ce qu’on appelle la spiritualité.
Il y a peu de personnes parmi nous qui sont déjà réellement spirituelles. Nous sommes tous en chemin et nous sommes tous en apprentissage.
C’est pour cela qu’en tant qu’enseignants de Reiki, d’un point de vue spirituel, nous nous basons sur les Cinq Idéaux du Reiki.
Cependant, essayer « d’aller plus loin » avec des « pratiques », des « contacts », des « communications », des « pendules », des « cartes », des « messages », etc., c’est un choix entièrement personnel et respectable, mais qui ne doit pas faire partie d’un stage de Reiki. C’est personnel, à la maison, ou ailleurs et dans le cadre adéquat qui n’est pas celui d’un stage de Reiki ni sur un site Internet Reiki.
Il est dit que ce que nous enseignons le mieux, c’est ce que nous sommes.
Nous ne pouvons pas expliquer quelque chose que nous n’avons pas compris et que nous ne vivons pas (au moins partiellement) dans le quotidien.
Quand je vois/lis certaines attitudes et commentaires sur Facebook, je me dis que bien que je n’aie pas la mémoire et les connaissances de ces gens et que je n’ai peut-être pas lu la moitié des livres que les auteurs de ces commentaires prétendent avoir lu, je suis content de ne pas être comme eux.
Ne pas être en mesure de communiquer d’une façon suffisamment calme et respectueuse, arriver jusqu’à des insultes ou des injures (oui, oui !), ce n’est pas une manifestation digne d’un Maître Reiki qui, de plus, se dit traditionnel. Ce n’est pas du Reiki, tout simplement.
Les Cinq Idéaux sont présentés dans certains stages en 5 à 10 minutes. D’autres fois, ils ne sont même pas cités. Ce genre de stage n’est pas animé par des enseignants de Reiki mais par des personnes ayant reçu les initiations du Reiki IV, des instructeurs qui essaient d’inculquer certains gestes et d’apporter certaines informations concrètes sur la pratique du Reiki. Ils ne sont pas des enseignants de Reiki puisqu’un enseignant apportera, à part les informations, techniques, initiations, etc., un grand plus par sa propre présence et attitude, un grand plus par son enseignement qui doit aller au-delà des livres, un enseignement qui est vivant.
Je fais de mon mieux depuis 24 ans à apporter ce plus et il est basé sur les Cinq Idéaux du Reiki.

Conclusion
Si on me dit que je pratique et que j’enseigne « mon Reiki » qui inclut : respect total pour la lignée Reiki et pour les autres enseignants ; beaucoup de rigueur concernant les initiations et le Reiju ; beaucoup de rigueur par rapport à la calligraphie des symboles et les informations les concernant ; richesse des techniques enseignées, avec un mélange intentionnel de techniques japonaises et occidentales ; des explications claires et suffisantes sur les Cinq Idéaux du Reiki (qui peuvent aller jusqu’à 2 heures de commentaires non-stop lors du Reiki I) ; que les Cinq Idéaux font partie de ma vie, de mon chemin et que je fais de mon mieux pour transmettre l’idée que les Idéaux sont à vie, d’une valeur inépuisable ; … alors oui, je suis tout à fait d’accord, le Reiki que je pratique et que j’enseigne est « mon Reiki » !

Nita