Le transfert des symptômes

Voici un aspect important de la pratique du Reiki qui, malgré le fait qu’il soit présenté dès le 1er degré, même des années plus tard, peut susciter des questions : comment se protéger lors d’une séance de Reiki, comment éviter de prendre les problèmes du receveur (physiques et non-physiques) – puisque s’ancrer n’est pas suffisant et le fait d’avoir la foi (pour ceux qui l’ont) ne suffit pas non plus.

J’ai reçu dernièrement cette question de la part de plusieurs personnes, chacune l’ayant formulée à sa façon, mais toutes avaient le même souci : le transfert des symptômes et la baisse de son propre niveau d’énergie vitale.

La question de la protection et ses facettes

D’abord, nous pouvons affirmer que si une personne peut exercer du pouvoir sur nous, c’est parce que – d’une manière quelconque et pour une raison quelconque – nous le lui permettons ! Il s’agit ici non seulement de l’action consciente de la part de l’autre, mais aussi – ou peut-être, surtout – de toutes ses actions et gestes inconscients.

Permettre à l’autre d’exercer son pouvoir sur nous commence par notre abdication personnelle : nous renonçons à notre propre pouvoir (en faveur de l’autre), nous nous diminuons (par rapport à l’autre), avec toutes les nuances possibles et imaginables.

Bien que nos intentions soient bonnes et « spirituelles », cette attitude est tout ce que l’on veut, sauf humilité. Ce n’est pas ce genre d’humilité qu’on enseigne dès le 1er degré !

Une autre facette du manque de protection est le fait que nous ne savons pas aimer. Nous connaissons tous le mot compassion, mais peu savent exactement ce que c’est et peuvent le vivre correctement lors des séances, et encore moins dans le quotidien.

Alors, nous faisons de notre mieux dans le domaine de l’Amour en espérant que tout ira bien. Et dans la plupart des cas, tout… ne va pas bien !

Une troisième facette que j’aimerais nommer ici, c’est l’ego : la partie de nous-même (qui n’est pas la partie nécessaire de notre personnalité) qui veut tout contrôler pour se sentir bien, unique, irremplaçable, qui se nourrit de la reconnaissance et de l’admiration des autres, qui se nourrit même de la souffrance des autres puisque cette souffrance permet de sentir de la pitié.

Et une dernière facette (sans pour autant épuiser le sujet), c’est la peur. La peur de ne pas être à la hauteur, la peur d’être jugé (soi-même et le Reiki avec), de ne pas satisfaire, de perdre l’amour, etc., etc.

Nos tendances « naturelles » font que nous avons des manques sérieux dans tous ces domaines. Cependant, la bonne nouvelle est que nous pouvons changer tout cela volontairement.

Cela commence au premier niveau quand on établit une fois pour toutes quelle est notre attitude lors d’une séance : nous sommes un canal pour l’énergie Reiki.

Grâce aux initiations, nous devenons ce canal qui permet le passage du Reiki (donc notre rôle est très important) mais nous ne sommes que le canal. L’effet que l’énergie Reiki aura dans le corps (ou le système) du receveur ne dépend pas de nous, ni du canal.

Grâce aux autotraitements réguliers, aux séances que nous donnons à d’autres personnes et grâce à tout le travail spirituel que nous faisons, notre canal Reiki sera de plus en plus perméable, l’énergie passera d’une façon de plus en plus fluide. Mais nous n’aurons toujours pas le contrôle sur les effets de l’énergie.

Tenant compte de tout cela, « le protocole » que je fais pour démarrer une séance est le suivant :

  • je fais le Kenyo Ku et je termine en plaçant les mains en Gassho (les deux mains jointes au niveau du cœur) ;
  • je me centre en me plaçant mentalement dans le « ici et le maintenant », au service de la personne qui est sur le point de recevoir la séance. Si vous le souhaitez et si cela fait partie de vos habitudes, vous pouvez faire une prière/affirmation pour remercier les énergies subtiles des guides et Maîtres de votre choix pour leur présence et leur aide dans cette séance de Reiki. Dans tous les cas…
  • j’envoie un message à mon ego et je le remercie de se retirer et ne contribuer en rien pendant toute cette séance de Reiki. Cela peut paraître curieux de parler à son propre ego ; cependant, c’est bon de le faire parce que cela fonctionne très bien ;
  • pour exprimer clairement mon intention, je dis mentalement la phrase suivante (toujours en position Gassho) : « Je suis un canal Reiki ; si, suite à cette séance, il y a une guérison, ce n’est pas grâce à moi ; si, suite à cette séance, il n’y a pas de guérison, ce n’est pas à cause de moi ; je ne suis qu’un canal ». Cette phrase, je peux la répéter de temps en temps pendant la séance et elle m’aidera à reprendre ma place correcte, qui est celle… d’un canal. Rappelez-vous qu’un robinet peut être aussi beau que possible (même en or et avec des pierres précieuses !) : ce que devient l’eau, passant par lui, ne dépend pas du robinet !

Les deux phrases marquées plus haut peuvent être interprétées de différentes façons, bien sûr. Cependant, elles sont justes puisque leur but est de réaliser ce que nous souhaitons tous : un maximum de résultats bénéfiques pour la personne et aucun risque pour nous.

Cela veut dire que moins il y a d’interférence de notre part (notre ego, notre mental, notre désir de guérir la personne à tout prix, etc.), plus la personne pourra utiliser librement l’énergie Reiki pour démarrer son processus d’autoguérison.

Aussi, moins il y a d’interférence de notre part, moins nous aurons tendance à déclencher le processus d’échange énergétique entre la personne qui reçoit et le nôtre.

La « logique » est la suivante : si la guérison dépend de nous, cela veut dire qu’il faut mettre tout en œuvre pour que la personne guérisse ; c’est-à-dire que nous lui donnons même notre propre énergie, et avec cela, nous sommes ouverts à absorber son énergie à elle en retour, y compris ses symptômes !

Mais, étant donné que la guérison ne dépend pas de nous puisque nous ne sommes qu’un canal, et sachant que moins nous nous impliquons, meilleurs seront les résultats, cela nous aidera à trouver l’attitude correcte.

La frontière entre l’amour et la compassion est très mince, je le sais. Pareil entre présence/accompagnement et implication personnelle.

C’est cela, la grande différence entre un praticien de Reiki et un thérapeute Reiki.

Tout le monde, sans aucune exception peut être un praticien Reiki parfait, tout de suite après son initiation. Cependant, pour devenir un thérapeute Reiki, on a besoin d’études, de temps, d’entraînement, de talent peut-être, de ce quelque chose de spécial qui fait qu’une personne arrive à dépasser ses besoins et limites personnelles et qu’elle se retrouve dans l’attitude de THÉRAPEUTE = « serviteur neutre » pour qui, naturellement, il n’y a plus de transfert de symptômes.


Nita Mocanu