Je viens avec cet article partager avec vous certaines prises de conscience importantes que j’ai eues depuis 2004, année du démarrage de mes animations de stage en tant que Maître Reiki.
Revenir à soi avec le Reiki
Le Reiki a été et reste le fil conducteur précieux qui m’a aidée à me ressentir de l’intérieur, et à éviter de me laisser submerger par les énergies extérieures en tant qu’hypersensible, en gardant mon cap, dans ce monde qui marche sur la tête à bien des égards (c’est mon point de vue ?).
Je fais partie de ces personnes qui perçoivent d’une façon amplifiée les énergies ambiantes : les lieux, les personnes, les groupes, c’est une particularité des hypersensibles.
Au fil des années, en expérimentant sur moi toujours et encore et en accompagnant mes stagiaires dans ce sens, j’observe à quel point les bénéfices des auto-séances de Reiki (utilisées régulièrement) sont incomparables : elles nous permettent de ressentir nos sensations internes en profondeur et de savoir comment nous nous sentons quand tout se passe au mieux, en nous. Et inversement, en situation inconfortable, par contraste, il est plus facile de repérer quand les énergies (d’un lieu et/ou des autres) ne nous conviennent pas, et de savoir comment agir pour éviter de les subir trop longtemps.
En tant qu’hypersensible, au fil du temps, j’ai pu repérer que bon nombre de mes stagiaires se laissaient submerger, eux aussi, par les énergies ambiantes, en groupe, sans pouvoir faire la différence entre ce qui leur appartenait et ce qui provenait des autres et/ou de leur environnement.
Et comme on attire à soi les personnes qui nous ressemblent, je dois attirer plus d’hypersensibles que les personnes non concernées par ce profil : plus sensibles à des détails qui pourraient paraître insignifiants à d’autres…
J’ai conscience de faire des choix pour mes groupes qui ne seraient pas ceux de tous les Maîtres Reiki ; nos différences faisant notre richesse, à mon sens.
En groupe
J’ai pu remarquer que la mise en situation du groupe remettait chacun (inconsciemment) face à une famille symbolique et à un parent symbolique ; et en tant que Gestalt thérapeute*, j’ai repéré à quel point cela pouvait faire revenir, pour certains, des souffrances du passé non résolues, vécues en famille : avec les frères et sœurs symboliques du groupe (autres stagiaires) ou le parent symbolique que je représente en tant que Maître Reiki.
Donner du sens
Je dois préciser que ma nature profonde d’hypersensible m’amène à avoir besoin de donner du sens aux situations et à mes ressentis, dans la mesure du possible. Et le Reiki m’a guidée, en 2010, vers une formation de Gestalt thérapeute*, que j’ai poussée jusqu’à la certification finale avec une thèse et une étude, pour finir, sur deux personnes ayant des troubles psychotiques à qui j’ai proposé une initiation au Reiki, et pour lesquelles les bénéfices des auto-séances ont été très impressionnants.
Par ailleurs, j’ai observé à quel point, après une session de Reiki partage, certains pouvaient en sortir déstabilisés, à la suite d’une expérience difficilement explicable et/ou à la suite de commentaires de leur(s) co-équipiers, qu’ils avaient du mal à accueillir.
Mes observations en stage et à la suite de stage
Au fil de mes animations de stages, je me suis rendu compte à quel point certains stagiaires étaient fortement déstabilisés en cours ou après le stage, que ça soit un stage d’initiation au 1er degré ou à un autre degré.
Il s’est avéré, après échange avec chacune de ces personnes, que leur histoire familiale avait été très douloureuse et qu’elles auraient eu besoin de se préparer à changer de niveau de conscience et de fréquence énergétique (en anglais : attunement, comme un changement de fréquence radio) avant leur stage.
En entrant un peu dans leur histoire à leur demande, en séance de thérapie, il s’est avéré que leur passé était encore actif vibratoirement ; nous avons dû, avec chacun, œuvrer ensemble pour réparer et donner du sens à ce qui devait être transformé.
Ces expériences m’ont appris que les blocages du passé donnant lieu à de fortes réactions d’hypersensibilité ne sont pas forcément visibles sur le front de nos stagiaires, la psychopathologie non plus…
Auto-séances et estime de soi
Enfin, j’ai remarqué qu’un certain nombre de personnes, dont l’estime d’eux-mêmes était défaillante, n’arrivaient tout simplement pas à s’impliquer dans une pratique comme le Reiki pour se faire du bien, comme si des contre-forces étaient à l’œuvre.
Il m’a également été rapporté que certaines personnes, se faisant initier au Reiki, cherchaient à fuir une partie de leur réalité et avaient tendance, après le stage, à amplifier leur processus de fuite en se réfugiant dans les addictions.
Le fait de s’engager pour soi, dans une pratique de bien-être, peut être difficile, voire très difficile pour certains ; selon les modèles qu’ils ont eu enfants, selon la reconnaissance de soi qu’ils ont eu ou pas (humiliation, maltraitance, etc.) et selon leur organisation de vie actuelle : conjoint, travail, famille et autres paramètres de vie.
Ajustements de cadre
C’est pourquoi, me laissant guider par mon hypersensibilité, j’ai choisi d’ajuster ma façon d’accueillir mes stagiaires au fil des rencontres et de mes expériences de Maître Reiki.
Notamment, ma formation à la Gestalt thérapie m’a amenée à changer la forme que je proposais à mes groupes :
J’ai commencé à préparer chaque personne avant son stage, afin de l’ouvrir à la capacité de se faire du bien et de lui permettre un premier contact avec l’énergie Reiki : avec au moins une séance systématiquement ou une petite série quand la personne était en auto-sabotage (ce que je ne faisais pas, notamment avec les moins disponibles avant, de peur d’être trop directive) : c’est ce que l’on appelle le pré-contact en Gestalt thérapie et ça peut vraiment changer la façon d’intégrer un stage pour un(e) stagiaire ;
J’ai choisi aussi d’animer mes stages avec 5 stagiaires au maximum, compte tenu de ce que ces animations pouvaient générer chez chacun, alors que je prenais jusqu’à 8 personnes avant. Cela laisse plus de place à chacun pour poser ses questions et s’autoriser à faire des retours d’expérience ;
J’ai mis en place des demi-journées de « Retour de stage » (au moins un mois et demi à deux mois après, selon le degré), afin de soutenir les capacités de chacun à s’engager dans la pratique sur la durée et de répondre à leurs questions ; j’ai remarqué que cela leur donne envie de continuer en s’inspirant des expériences des autres. Ces ateliers sont, bien entendu, facultatifs, chacun étant libre d’avoir envie de s’engager plus ou pas.
Et puis, j’ai pris conscience de l’importance de (faire) respecter un rythme particulier propre à chacun, pour son évolution dans les degrés de Reiki ; l’idée est d’éviter de laisser les stagiaires se lancer dans une frénésie de stages, boulimique et indigeste (si habituelle à notre époque). Cela passe par un arbitrage intérieur pour moi à chaque fois, pour rester dans ma quête de justesse pour chaque stagiaire. Soutenir l’envie d’avancer de chacun, tout en évitant de le laisser aller plus vite que sa musique intérieure.
Avant de faire du vélo cross, encore faut-il être à l’aise sur son vélo, n’est-ce pas ?
J’ai choisi de séparer les niveaux praticien Reiki 3 et Maître enseignant Reiki 4, afin d’amener chacun à installer la légitimité de ses ressentis dans une étape spécifique : le Reiki 3.
En observant les évolutions les plus linéaires et bénéfiques chez mes stagiaires, j’en ai conclu l’importance pour moi de respecter quatre étapes importantes, pour être prêt pour le niveau d’après :
Suites de Reiki 1
Avoir intégré les auto-séances au quotidien, d’une façon régulière.
Suites de Reiki 2
S’être engagé dans un travail sur soi avec le Reiki : avec les traitements de situation + expérimentation régulière de ses perceptions sensorielles à distance et plus.
Être dans l’humilité par rapport à sa pratique, pour soi et pour les autres.
Suites de Reiki 3
Installer la légitimité de ses perceptions et de ses interprétations quand elles viennent.
Élan vital avec un véritable appel du cœur pour enseigner et transmettre le Reiki ou pour compléter sa formation au Reiki avec la phase Maître Enseignant.
Humilité, remise en question suffisante sans être incessante, doute sain et constructif.
Envie de respecter au mieux les idéaux du Reiki progressivement.
Travail sur soi engagé pour la suite de sa vie.
Vous l’aurez sans doute compris, mon intention étant bien sûr de soutenir l’évolution de mes stagiaires et non pas de m’imposer en “Maître à penser”, ce qui serait réducteur pour eux.
En général, concernant le passage d’un nouveau degré pour une personne, nous nous donnons un temps d’échange, je la questionne sur où elle en est dans sa pratique et nous décidons ensemble de la suite pour elle, et surtout du moment qui semble se placer dans la justesse.
Mon expérience d’hypersensible m’a montré à quel point le Reiki était un révélateur de nos modes de fonctionnement intérieurs ; j’ai compris qu’il pouvait nous aider à repérer ce qui doit être ajusté en nous, pour avancer vers plus de sérénité, d’harmonie et de justesse dans notre façon d’être en relation avec nous-même et avec l’autre.
Si nous avons l’humilité de comprendre que notre façon d’être en relation avec nos stagiaires est beaucoup plus importante dans les effets sur eux que nous pourrions imaginer, le Reiki peut être un allié précieux pour nous aider à installer plus de discernement dans notre façon d’être, de plus en plus, pour la suite.
Si vous avez des commentaires sur nos différences de choix, points de vue et/ou préférences, c’est avec plaisir que j’en prendrai connaissance.
De tout cœur, je nous souhaite à tous de nous nourrir de nos différences. La communauté Reiki pourrait s’en voir enluminée à une époque où nous avons bien besoin de canaliser nos énergies dans un élan commun et fédérateur.
Isabelle Laroche – Centre Impulsion de vie
izzabellaroche@gmail.com
www.isabellelaroche.com
*Gestalt thérapie : branche de psychothérapie accordant beaucoup d’importance au corps et aux émotions et à la façon d’être en relation entre le thérapeute et la personne accompagnée.