Soin ou pas soin ? Guérison ou pas guérison ?

– Delphine Jacquotte Trescartes –

Ces deux mots m’ont posé problème au cours de ma formation, de ma pratique et ensuite, lors de mon installation. Alors, au lieu de me demander si je devais ou pas les utiliser (car je savais que c’était interdit, pas juste, pas éthique… bref), je me suis demandé :

Pourquoi j’avais autant de mal à ne pas les utiliser ?

Et aussi, pourquoi je tenais tant à les utiliser ?

Tout d’abord, parce que le Reiki guérit. Alors, il est évident que je fais un soin…

Mais qui fait le soin ? Moi ? Non, ce n’est pas moi. C’est l’énergie Reiki. Moi, avant d’être initiée, je ne faisais pas de soin. Et aujourd’hui, sans énergie Reiki, je ne ferais plus de soin. Alors, moi, qu’est-ce que je fais ? Je fais une séance et durant cette séance, l’énergie Reiki, avec le corps du receveur, réalise l’harmonisation, qui permet la guérison (autoguérison). Par conséquent, c’est elle qui fait le soin. Ce serait donc de l’usurpation que de vouloir m’attribuer les mérites de ce que réalise l’énergie. Ainsi, pour moi, maintenant, c’est plus facile de parler de séance et non plus de soin, car c’est devenu logique.

Pour l’aspect guérison… Oui, le Reiki guérit ! Qu’il s’agisse d’une autoguérison ne change rien au fait que l’énergie Reiki guérisse. C’est un fait et je l’ai constaté de nombreuses fois sur des problématiques pour lesquelles notre médecine occidentale n’avait aucun traitement, ni aucune solution (crises d’angoisses, insomnie, calculs rénaux, déprime, phobie, état général de mal-être, tics nerveux, épanchement de synovie au genou…) et également pour les accidents et petits bobos de la vie courante (brûlures, piqûres de guêpe, entorses, coupures…). Oui, j’ai utilisé l’énergie Reiki à plusieurs reprises sur ces différentes problématiques et les receveurs (moi y compris) ont été guéris.

Alors, pourquoi, je ne devrais pas dire, crier haut et fort et revendiquer cela auprès du monde entier ? Eh, bien, parce que c’est interdit. Oui, mais ce n’est pas juste ! Il faut que tout le monde sache cela ! (il faut dire que j’ai toujours eu un peu de mal avec l’autorité… je n’accepte pas qu’on m’oblige à… ou qu’on m’interdise de… J’ai besoin que les choses fassent sens pour moi, ou de ressentir que c’est juste avant d’obtempérer ou d’adhérer à de nouveaux concepts, idées ou de nouvelles pratiques).

Alors, pourquoi je ne pourrais pas crier cela au monde entier ? Pour plusieurs raisons. Dans ces différentes situations, il se trouve que les séances ont répondu à l’attente des personnes qui les ont reçues. Mais ce n’est pas toujours le cas. Pourquoi ? Comment ? J’en ai une petite idée, mais je ne peux ni l’expliquer complètement, ni le prouver scientifiquement. Et ça, c’est un problème. Car si je m’engage sur le fait que le Reiki guéri, alors, c’est comme si je signais un contrat avec la personne. Un contrat dans lequel j’aurais moi-même mis une obligation de résultat. Je me souviens, lors mes cours de droit, avoir appris que la médecine et les professionnels de santé n’avaient, au regard de la loi, qu’une obligation de moyen et non pas une obligation de résultat. Est-ce que les médecins disent qu’ils vont me guérir ? Non, ils diagnostiquent et ils prescrivent un traitement pour me soigner, dans le meilleur des cas, et dans le moins bon, pour diminuer les symptômes, les effets indésirables et la souffrance. Et je n’exige pas d’eux qu’ils me guérissent ! En effet, ils n’ont pas cette obligation et je le sais. Tout le monde le sait ! Alors pourquoi, moi, je m’imposerais de devoir guérir les gens ? Et par conséquent, puisque ce n’est pas moi qui fais le soin, pourquoi devrais-je exiger de l’énergie Reiki qu’elle guérisse cette personne ?

He bien, parce que c’est payant et que ce n’est pas remboursé par la sécu ! Et parce que parfois (souvent) les personnes qui viennent me voir sont celles pour qui la médecine n’a pas réussi à les guérir… Je devrais réussir là où ils ont échoué ? Pour quoi ? Pour qui ?

Peut-être parce qu’il me reste quelques bribes du syndrome du sauveur, évidemment… et que mon petit cœur a besoin de reconnaissance, d’admiration, d’amour et de gratitude pour réussir à s’aimer un peu. Je cherche à l’extérieur ce que je devrais réussir à me donner à moi-même…

Et aussi, parce que je vis en France, dans une société ou la science et la médecine, sont devenues en quelque sorte « la nouvelle religion ». Et je me souviens très bien que le Reiki, de par sa nature et son fonctionnement et venu bouleverser profondément mes représentations et mes croyances en matière de guérison et de soin. Prendre la personne dans sa globalité me semble tellement évident aujourd’hui ! Intervenir à l’origine de la problématique, c’est également une évidence… Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde, car ça ne l’a pas toujours été pour moi. Et l’intégration de ces nouvelles représentations n’a été possible qu’avec le travail que l’énergie Reiki avait fait sur moi. Je ne parle pas d’une compréhension intellectuelle ou d’une adhésion sans remise en question. Je parle d’une intégration au sens de transformation.

En effet, sur moi, j’ai tout de suite vu les effets bénéfiques que le Reiki m’apportait. Physiquement, mais pas seulement… Je me souviens de comment j’étais avant… de ma colère, de ma révolte, de ma haine aussi parfois.

Mais sur les autres… personnellement, après le 1er niveau de Reiki, j’ai eu besoin de faire plusieurs séances sur des problématiques différentes avant de croire que le Reiki pouvait guérir. Et à nouveau, j’ai eu besoin de preuves après le 2ème niveau, notamment pour le travail à distance ! Et presque à chaque fois, c’était merveilleux ! Et c’est le presque qui est important. Il y a eu des fois où j’ai été déçue… déçue de ne pas obtenir les résultats auxquels la personne s’attendait. Mais il faut bien le dire, déçue de ne pas avoir obtenu les résultats auxquels moi, je m’attendais…

Alors, je repensais à la règle d’or : « S’il y a guérison, ce n’est pas grâce à moi. S’il n’y a pas guérison, ce n’est pas à cause de moi ». Et s’il y a guérison, c’est toujours une autoguérison dont il s’agit.

Oui, OK. Je comprends cela et je suis d’accord. Et mentalement, intellectuellement, c’était le cas. Mais en moi, quelque chose cependant me titillait… Je ne fais pas les choses pour qu’il ne se passe rien ! Sinon, pourquoi les faire ?

Alors, quand c’était pour la famille, les amis, cette règle d’or suffisait à me rassurer, à me déculpabiliser, à me décomplexer… mais quand j’ai commencé à me faire payer, cela m’a à nouveau posé problème.

J’avais réussi à prendre du recul par rapport aux résultats « incertains » et à mes attentes. Mais je voyais mal comment mes clients pouvaient me payer pour éventuellement ne pas être satisfaits, ou pire encore ! Pour qu’il ne se passe rien… C’est là que je me suis questionné plus profondément. J’ai accepté de reconnaître que j’avais des attentes par rapport à l’énergie Reiki. Je souhaitais qu’elle réponde à la demande de mes clients. Pourquoi ? Parce que les personnes me payaient pour avoir un résultat. OK. C’est un contrat, un engagement entre eux et moi. C’est normal. Les gens ne me paient pas pour qu’il ne se passe rien !

Mais alors, il me suffit d’être claire dans le contrat. Je ne vois pas pourquoi je devrais m’imposer une obligation de résultat, là où la médecine n’a qu’une obligation de moyen… Et puisque ce n’est pas moi qui soigne et qui fais le soin, pourquoi j’attends de l’énergie Reiki (et que quelque part j’exige d’elle), qu’elle réponde à la demande de la personne, alors que je sais qu’elle fera ce qui est le mieux pour elle et que je ne peux pas la commander… ?

Car je n’arrive pas véritablement à accepter le côté inconditionnel du Reiki. Lâcher prise, ne rien attendre… Accepter de lâcher cette volonté de soigner, de guérir, mais également accepter de vouloir répondre à la demande de la personne. Oui, c’était encore mon côté Saint Bernard… oui, c’était encore mon ego qui, quelque part, voulait s’approprier les pouvoirs de guérison de l’énergie Reiki… c’était encore la petite fille perfectionniste qui voulait faire plaisir, dire oui et répondre à la demande de l’adulte… pour être aimée. Je ne pensais pas que j’en étais encore là.

Quand j’ai admis cela, j’ai pu adapter mon approche (ma posture), auprès de mes clients.

D’autant que c’est juste la vérité ! Je ne peux pas attester, m’engager sur un quelconque résultat ! Je ne sais pas ce que cela va faire. Et même si le Reiki répond à la demande de la personne, après, elle va reprendre sa vie et une autre problématique va émerger… Alors, se considèrera-t-elle comme guérie ?

En fait, la seule chose que je sais, c’est que je ne sais pas grand-chose…

Alors, maintenant, je le dis. Je dis à mes clients que je ne sais pas.

Je leur dis que oui, l’énergie Reiki va leur apporter un mieux-être. Elle va les harmoniser sur le plan physique, mental et émotionnel, ce qui va se traduire par un mieux-être. Est-ce qu’elle va répondre à leur demande ? Je n’en sais rien (il se trouve que c’est quand-même très souvent le cas, mais je ne peux pas l’affirmer). L’énergie fera ce qu’il y a de plus urgent et de plus important pour eux. En combien de séances ? C’est elle qui me le dira. J’impose quatre séances minimum. La plupart du temps, c’est OK, mais parfois, c’est insuffisant.

Bref, maintenant, je dis cela à mes clients, dès le contact téléphonique. Après, ils prennent ou pas RDV.

En me demandant pourquoi je tenais tant à utiliser les mots soin et guérison j’ai compris pourquoi j’avais tant de mal à ne pas les utiliser. Les réponses que j’ai trouvées sont les miennes. Mais cela me permet aujourd’hui :

– de pouvoir être honnête avec mes clients et avec mes élèves (posture)

– de me détacher du résultat en étant libérée de mes attentes et de la demande (d’ attentes) de mes clients (d’intégrer encore plus en profondeur le côté inconditionnel du Reiki)

– de voir qu’il me reste encore du boulot au niveau de l’ego, car j’ai encore des problèmes avec mes tarifs et avec la durée de mes séances (dévalorisation : respect)… mais je sais que c’est juste pour aujourd’hui…

– d’être encore plus dans la gratitude envers l’énergie Reiki, mes guides et mon Maître Reiki car sans eux, je ne ferais pas de séances ni aux autres, ni à moi, ni aux animaux, ni…

– je ne serais pas aussi honnête avec moi et surtout, je n’aurais pas l’énergie Reiki pour faciliter extraordinairement le travail de compréhension, d’intégration de toutes ces nouvelles informations, représentations, vertus et valeurs… en bref, pour opérer cette transformation personnelle et spirituelle.

Je suis tombée amoureuse de l’énergie Reiki dès ma formation au premier degré (en 2016). Ça a été une évidence, une rencontre extraordinaire qui m’a probablement sauvé la vie. Il y a eu un avant et un après. Depuis, il n’y a pas eu un seul jour où je n’ai pas canalisé l’énergie Reiki… Je ne me suis plus jamais sentie impuissante, sans pour autant me sentir toute puissante. J’ai toujours de l’espoir, même quand tout semble me pousser au désespoir. J’ai un but qui a du sens et j’ai les moyens de pouvoir l’atteindre… le faire ou pas m’appartient.

Je dis toujours à mes élèves que je ne sais pas comment les gens font pour vivre sans le Reiki car il a véritablement changé ma vie.

Mikao Usui Sensei nous a transmis un merveilleux secret… une merveilleuse méthode, dont la finalité n’est pas la guérison physique… Même si cela reste magique et extraordinaire, bien évidemment ! Mais ce n’est que la condition sine qua non pour cheminer vers un objectif bien plus grand.

Il ne s’agit là que de la première étape pour préparer notre corps, notre cœur et notre esprit (mental), afin de pouvoir évoluer, grandir au sens noble du terme et pouvoir enfin nous élever vibratoirement et spirituellement.

Finalement, n’est-ce pas ça la véritable guérison ?

Delphine Jacquotte Trescartes

Alchimie intérieure … ou l’art d’être soi

Praticienne et enseignante en Reiki Usui et Karuna®

Sophrologue et bioénergéticienne

07 81 42 17 57

www.alchimie-interieure.com