Accompagner la dépression (sévère) avec le Reiki

– par Audrey Raymond –

La question très pertinente qui a été posée : « comment accompagner, avec le Reiki, une personne qui souffre de dépression avec idées suicidaires ? » m’amène à vous partager mon expérience, qui peut-être vous aidera.

J’accompagne depuis 1 an maintenant une personne en dépression sévère.

Bien sûr chaque dépression est sérieuse et l’adjectif « sévère » est employé ici pour préciser qu’il s’agit d’une dépression existant depuis plus de 10 ans, avec tentatives de suicide, hospitalisations en Hôpitaux Psychiatriques et ce, malgré les suivis avec psychologues, psychiatres et tous les accompagnements dits « complémentaires » déjà en place.

J’ai parlé du Reiki à cette personne sur un salon où j’exposais ne sachant rien de cette détresse à ce moment-là, j’ai simplement présenté le Reiki et les bienfaits des quatre séances consécutives.

Quelques semaines plus tard, elle m’a fait un sms me décrivant sa situation et sollicitant un rendez-vous.

Avant de lui dire oui, j’ai d’abord travaillé ma posture et mon égo en me posant toutes ces questions intérieurement, puis oralement dans un échange avec mon mari :

– Étais-je suffisamment convaincue que je ne suis pas son sauveur ?

– Ai-je bien conscience qu’il est possible qu’elle décède suite à une de ses tentatives de suicide et alors est-ce que j’arriverai à vivre en paix avec ça ?

– Étais-je assez ancrée dans ma conviction que « s’il y a guérison ce n’est pas grâce à moi, et s’il n’y a pas guérison ce n’est pas à cause de moi ?  »

– Est-ce que ma peur d’un procès si les choses finissent mal pour elle est gérable ou paralysante ?

De mon point de vue, c’était bon, je pouvais l’accompagner mais il a été important que j’en parle à mon mari pour savoir s’il avait la même perception que moi de mon attitude, tant vis à vis de mes clients que de mes élèves et s’il partageait mon avis.

Alors, je me suis « conditionnée », j’ai mis en place des choses pour être certaine que ces rendez-vous lui apporteraient du Reiki et seulement du Reiki, pas ma peur ni mon envie qu’elle soit sauvée de cette maladie.

Je l’ai appelée et j’ai réexpliqué le principe des séances consécutives en complétant mon propos parce qu’en cas de dépression, il est bon de faire six séances plutôt que quatre (manuel de 1er degré de Nita Mocanu).

Elle a d’abord voulu en faire une seule pour découvrir le Reiki, ce que nous avons fait.

Le lendemain est arrivé le sms qui disait « merci vous m’avez sauvé la vie » et c’est là que j’étais heureuse d’avoir travaillé ma posture pour lui répondre que non, je n’ai rien fait de plus que mettre le Reiki à sa disposition.

Et… 48h après ce SMS, elle allait de nouveau mal et a décidé de faire les 6 séances consécutives.

J’ai appliqué le protocole déjà publié en début d’année dans la « Lettre Reiki » où je partageais ce que je fais pour mes séances de quatre jours consécutifs, en ajoutant des 2 séances supplémentaires.

Je lui ai systématiquement rappelé que je ne peux pas la sauver et que le Reiki était là pour l’aider à enclencher son processus d’autoguérison.

Je n’ai pas souhaité avoir les numéros de ses proches parce que c’est à eux qu’incombe le rôle de la protéger, tout son entourage médical et personnel est au courant de son état donc mon rôle se limite aux séances de Reiki.

Depuis les six séances consécutives, je continue de la recevoir à chaque fois qu’elle en émet le souhait.

Je lui ai proposé de l’initier ou d’initier sa maman parce qu’elle pourrait l’accompagner plus quotidiennement, mais elle ne le souhaite pas pour l’instant.

Lorsqu’elle est hospitalisée, elle me demande des envois à distance et quand elle a des autorisations de sortie, si elle me le demande, je la reçois en séance.

La différence entre elle et mes autres clients, c’est que pour elle :

  • Je bouge d’avantage mon emploi du temps pour la recevoir même si c’est un jour où je ne travaille pas, c’est souvent en dernière minute et malheureusement quand elle va très mal ;
  • Je la vouvoie et le ferai toujours pour qu’elle ne me considère pas comme une confidente, une sauveuse ou une thérapeute, même si on se voit depuis des mois ;
  • Je lui parle le moins possible parce que je ne mesure pas l’impact de mes mots dans la tête de quelqu’un qui va si mal, je me contente d’écouter ;
  • Je commence par « vous aviez besoin de revenir me voir ? » et ensuite elle lâche ce qu’elle doit lâcher, je ne rebondis pas comme je pourrais le faire pour d’autres grâce aux Idéaux Reiki, je la laisse finir et on fait une séance, précédée d’une Syntonie de guérison et terminant par un beaming ;
  • J’ancre avant chaque séance que si elle va mieux ce n’est pas grâce à moi et si elle passe à l’acte que si l’issue était fatale, je ne suis pas responsable ;
  • J’ai pris une excellente assurance de protection juridique : ça me libère de la peur de ce qu’il pourrait arriver si elle mourait et de toutes autres accusations dont je pourrais être victime, même de clients moins atteints psychologiquement ;
  • Quand elle m’envoie des sms, je les conserve tous et lorsqu’elle m’annonce qu’elle va se suicider par sms (oui c’est arrivé une fois) je lui écris immédiatement d’appeler les secours ou ses proches (fort heureusement les secours sont arrivés) ;

Chacun réagit selon sa sensibilité et je crois que tant que la peur ou le désir de sauver l’autre est en arrière-plan, il est préférable de ne pas accepter de recevoir des clients ayant ces difficultés parce qu’ils peuvent nous conduire à des attitudes contre-productives voire illégales comme enregistrer une conversation à l’insu de votre client (même avec de louables intentions) qui ne seront bonnes pour personne.

Quoi qu’il en soit, si une personne vient nous voir et parle d’idées suicidaires, sans tout ce suivi médical et familial derrière, je remercie Julie Halsouet, Infirmière et Maître Reiki, de m’avoir appris que nous avons l’obligation de prévenir les services de l’hôpital psychiatrique le plus proche de chez nous pour que cette personne puisse être protégée.

Dans le cas précité, je n’avais pas à le faire, la famille et le corps médical étaient déjà informés.

J’espère que mon partage d’expérience vous aidera dans la relation à votre/vos clients afin de pacifier tout ça.

Audrey Raymond

Maître Reiki Usui

Partenaire Mundoreiki à Bordeaux

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