Pour en finir avec les polémiques

Vous avez lu un article de Nita intitulé « Reiki à l’Hôpital de la Timone », je voudrais le compléter afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté.

Effectivement je suis médecin et Maître de Reiki. L’an dernier j’ai régulièrement assisté aux réunions de l’USRE. Un projet avait été établi mais n’a pas pu aboutir car je ne peux engager l’institution publique dans un processus d’ouverture vers cette pratique, pratique cataloguée comme sectaire par certaines autorités locales.

Nous ne pouvons donc en aucun cas espérer à l’heure actuelle progresser vers un assouplissement des relations entre les différentes autorités ici en cause.

Donc à ce jour, je voudrais préciser que nous n’avons ni les moyens ni les autorisations de proposer le Reiki dans le cadre d’un accompagnement auprès des patients.

Vous avez consulté le rapport en ligne et vous avez ainsi un détail exact de ce qui a été effectué. Je suis d’accord avec ce qui y a été rédigé.

L’hôpital public est une structure rassurante car l’institution apporte une garantie de protection individuelle et je déplore le fait que certains praticiens Reiki aient entraîné une mauvaise opinion au sujet de ce que nous savons être un « mieux » pour ceux qui le reçoivent, même si rien n’est scientifiquement prouvé. Être attentifs, présents à l’autre, rassurants et bienveillants dans une aide à l’auto guérison, cela ne peut pas faire de mal. Malheureusement, certaines dérives ont abouti à des catastrophes en particulier des arrêts intempestifs de traitements. Je sais que ce n’est pas toujours le fait des praticiens mais les gens se sentant mieux en ont parfois pris l’initiative sans en parler à leur équipe soignante.

J’ai choisi d’être médecin hospitalier et dois faire allégeance à la structure qui m’emploie.

Je ne peux donc en aucun cas prendre l’initiative de passer outre une décision contre laquelle je n’ai à ce jour aucun argument, au bout d’un an de tentatives de convaincre du bien fondé d’un apport de bien être auprès de personnes en souffrance. Il m’a été répondu que des personnes mal intentionnées pourraient alors se réclamer de l’hôpital pour asseoir leurs pratiques non conformes à l’éthique et pouvant s’avérer dangereuses.

Je ne peux entrer dans la moindre polémique et je n’en ai pas l’intention. Simplement laissons aller le monde : en vingt cinq ans de pratique quotidienne, je rends hommage aux patients dont j’ai la charge : ils sont pour la plupart ouverts et intelligents, peu différents dans la maladie que dans la vie courante, et seuls les gens qui de toute façon se laisseront influencer, avec ou sans nous, demeurent vulnérables. Pour ces derniers je remercie les associations de défense. Pour les autres, l’avenir nous dira quelle place prendra l’accompagnement non conventionnel selon leurs demandes, leurs besoins et nos possibilités.

Je suis certes Maître de Reiki et un jour, devant mes Maîtres et mes pairs, j’ai prêté le Serment d’Hippocrate. Les deux font de moi ce que je suis aujourd’hui. Je dois m’efforcer de les faire coexister, avec patience, persévérance et conviction qu’ils ne sont pas opposés mais au contraire, complémentaires.

Christine Bouffier